5 Octobre 2024
Pour Jésus, le royaume qui doit venir n’est pas évident. Les autorités de l’époque étaient contre lui très fortement.
Aussi, Jésus et ses apôtres ont été prudent et ont préparé la Pâque en secret..
Le soir de la Pâque, Jésus était sombre car l’un de ses apôtres allait le livrer. Ces derniers n’arrivaient pas à le croire.
« Jésus prit le pain, le bénit, le rompit et leur donna en disant : Prenez ce pain, c’est moi. Il prit une coupe, rendit grâces et la leur donna.
Tous les apôtres y burent.
Jésus dit : Et ce vin, c’est mon sang, le sang de l’Alliance versé pour tous » (Marc 14, 22-24).
- « C’est mon sang de l’Alliance « - On peut entendre ces mots tous les dimanches à la messe, mais pour les disciples, c’était bien la première fois, et ils ont dû être à la fois choqués et déconcertés.
L’allusion des siècles plus tôt : Moïse avait transmis au peuple d’Israël la Loi que Dieu lui avait donnée. Moïse avait ensuite élevé un autel sur lequel il avait sacrifié des bœufs. Il avait aspergé l’autel avec la moitié du sang des bœufs et le peuple avec l’autre moitié, les liant dans un serment d’alliance rituel avec Dieu lui-même.
- « Voici le sang de l’Alliance que YHVH a tranché avec vous, par toutes ces paroles » - Exode 24, 8).
Le sang revêtait une signification très forte dans les Ecritures.
- « Car la vie de toute chair est dans le sang et moi, je vous l’ai donné sur l’autel pour faire expiation pour vous-mêmes. C’est la sang qui fait expiation pour les vivants » - (Lévitique 17, 11).
Nous pouvons nous imaginer comment l’esprit des disciples a dû être pris de vertige quand Jésus introduisit une tournure nouvelle aux mots familiers. «
« Sang de l’Alliance » ne pouvait référer à autre chose qu’à l’Alliance ratifiée au Sinaï, qui était la base de tous les aspects de la vie juive. Et voilà que Jésus disait que c’était son propre sang. Il se plaçait lui-même à la place du sacrifice, leur donnant son propre sang en expiation pour le bien de leur âme.
Et leur demandait-il vraiment de le boire ?
Ce même passage de la Loi, où il est question du sang qui sert d’expiation, se poursuit ainsi :
- « C’est pourquoi j’ai dit aux Israélites : Que personne d’entre vous ne mange le sang, l’étranger parmi vous ne mange pas le sang » - (Lévitique 17, 12)
La loi interdisant de prendre le sang faisait tellement partie de l’ordre du monde que même les non-Juifs étaient liés par l’interdit.
C’en était probablement trop pour les disciples. Que pensaient-ils pendant que la coupe circulait autour de la table ? Certains d’entre eux eurent-ils un frisson à son approche ? Certains hésitèrent-ils avant d’y boire ? Boiraient-ils à la coupe qui lui était réservée ?
Pendant que la coupe passait de l’un à l’autre, Jésus ajouta :
- « Je ne boirai plus de vin avant d’être dans le royaume de Dieu, et celui-là sera du vin nouveau » - (Marc 14, 25)
Que voulait-il donc dire ?
Et, comme se le demandèrent tant de gens au cours des siècles devant le récit du dernier repas, quelle était cette coupe que Jésus avait fait circuler ?