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La conscience - Le sujet – Je

On n’a pas besoin des autres pour penser ou pour être heureux, ni même pour savoir que l’on pense que l’on est heureux.

On ne prend conscience du Je (soi) (de notre pensée, de notre bonheur…) que grâce à la relation aux autres, c’est-à-dire dans l’intersubjectivité.

On se définit seul ou on se définit dans l’intersubjectivité.

L’affirmation « Je pense donc je suis » de Descartes signifie que la preuve de notre existence ne m’est pas donné par les autres, mais bien par notre seule conscience « le cogito ».

Je pense donc je suis : « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagante suppositions étaient incapables de l’ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie... » Descartes, Discours de la Méthode (1637)

Le sujet n’a pas besoin des autres pour être conscient de lui-même, de son existence. On peut parler d’ailleurs de solipsisme cartésien pour dénoncer cette relation du sujet à sa propre conscience. Mais si l’on pense que le sujet a besoin des autres pour savoir qui il est, c’est la définition de la conscience qui change.

La conscience de soi du sujet aspire alors à devenir objective : elle implique la rencontre des autres (avant cela, le sujet n’a, écrit Hegel, qu’une conscience subjective » de lui-même, un vague sentiment de lui-même).

Selon Hegel, le sujet je peut avoir une conscience objective de sa valeur que grâce à la relation aux autres. Le travail que nous accomplissons avec les autres est justement une façon de parvenir à cette conscience objective de soi.

C’est pourquoi, dans sa fameuse Dialectique du maître et de l’esclave, les esclaves, qui travaillent et même travaillent ensemble, savent qu’ils sont beaucoup mieux que le maître, enfermé dans sa solitude, c’est-à-dire dans un sentiment simplement subjectif de lui-même. Hegel est le premier grand penseur de l’intersubjectivité, même si le mot n’apparaît pas chez lui.

Hegel et le désir de reconnaissance « … L’homme n’est humain que dans la mesure où il veut s’imposer à un autre homme, se faire reconnaître par lui. Au premier abord, tant qu’il n’est pas encore effectivement reconnu par l’autre, c’est cet autre qui est le but de son action, c’est de cet autre, c’est de la reconnaissance par cet autre que dépendent sa valeur et sa réalité humaine, c’est dans cet autre que se condense le sens de sa vie Alexandre Kojève, Introduction à la lecture de Hegel, 1947

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