23 Janvier 2025
Le temps changent… Si le sujet est autodéfini, il l’est en quelque sorte de toute éternité : sa valeur ne dépend pas vraiment d’une expérience des autres et de la vie, qui pourrait s’inscrire dans toute la durée d’une existence.
A l’inverse, si le sujet se définit dans l’intersubjectivité, c’est souvent qu’il peut toute sa vie se redéfinir, se réorienter, se rectifier, au fur et à mesure des rencontres nouvelles.
Le temps devient alors le cadre privilégié dans lequel le sujet conquiert sa valeur en rencontrant les autres. C’est bien cela que veut dire Sartre, penseur de l’intersubjectivité, lorsqu’il écrit qu’ « un homme n’est que la somme de ses actes ».
Il faut alors tout le temps d’une vie pour que le sujet prenne enfin conscience de lui-même, et objective le sens de son existence.
La liberté de l’homme se joue alors dans le temps. A la fin du temps de la vie individuelle, lorsque donc la mort vient, l’homme, selon Sartre, cesse enfin d’être libre – c’est-à-dire d’être toujours dans le devenir : il tombe enfin dans le destin ; il est enfin, il est mort.
Sartre : « L’homme qui s’atteint directement par le cogito découvre aussi tous les autres, et il des découvre comme la condition de son existence.
Il se rend compte qu’il ne peut rien être (au sens où on dit qu’on est spirituel, ou qu’on est méchant, ou qu’on est jaloux) sauf si les autres le reconnaissent comme tel.
Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre.
L’autre est indispensable à mon existence, aussi bien d’ailleurs qu’à la connaissance que j’ai de moi.
Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l’intersubjectivité, et c’est dans ce monde que l’homme décide ce qu’il est et ce que sont les autres. »
Jean Paul Sartre, qui aurait dit aussi – on comprend mieux pourquoi :
« Il n’arrive des histoires qu’à ceux qui savent les raconter. »