La Coupe et le partage du pain

Les chrétiens utilisaient continuellement cette coupe quand ils refaisaient les gestes que Jésus leur avait enseignés à la dernière Cène...

Le rite central de la voie, comme ils désignaient leur nouvelle foi.

Chrétiens : ils n’avaient pas encore d’autre nom pour désigner le mouvement. Ils n’y pensaient d’ailleurs pas comme à une nouvelle religion.
Ils y voyaient plutôt une meilleur compréhension de leur religion ancestrale, une compréhension qui incluait la reconnaissance émerveillée qu’ils vivaient désormais dans l’ère du Messie.

L’Eucharistie : (grec) action de grâce été le coeur de leur pratique.
Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, l’entente fraternelle, le partage du pain, les prières (Actes des Apôtres 2, 42).
Une chose saute aux yeux : le partage du pain est mentionné avant même les prières.

Le partage du pain : Luc l’illustre en relatant un événement  qui se produisit le jour où Jésus se releva d’entre les morts.
Deux de ses disciples marchaient sur la route qui conduit à Emmaüs, un petit village situé à quelque distance de Jérusalem.
Ils avaient entendu l’étrange histoire du tombeau vide, mais ne savaient qu’en penser.
Pendant qu’ils marchaient et parlaient d’un air sombre de la mort de leur maître, ils firent la rencontre d’un étranger qui leur demanda de quoi ils parlaient.
« Tu es donc le seul à Jérusalem, qui ignore ce qui s’y est passé ces derniers jours ? », demanda l’un d’entre eux.
- Quoi donc ?
- Cela concerne Jésus de Nazareth, répondirent-ils.
Et nous pouvons les imaginer : ils parlent tous les deux en même temps et racontent à l’étranger ignorant qui était ce fameux Jésus, comment ils s’étaient attendus à ce qu’il soit le Messie, mais comment plutôt il était mort dans le plus grand déshonneur. Ils lui racontent même l’étrange histoire du tombeau vide.

Quand ils eurent terminé leur récit, l’étranger leur dit :
« Comme votre coeur peine et tarde à croire tout ce qui fut dit par les prophètes ! N’était-ce pas nécessaire que le Christ endure cela et entre dans sa gloire ? » Et, à leur grande surprise il se mit à interpréter l’histoire qu’ils venaient de lui raconter en leur montrant, à la lumière de Moïse et des prophètes, comment tout avait été prédit.

Il était déjà tard quand ils arrivèrent à Emmaüs. Ils invitèrent donc l’étranger à rester avec eux.
Pendant qu’ils mangeaient, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna. Immédiatement, ils surent qui était cet étranger.
C’était Jésus lui-même ! Ils le reconnurent au partage du pain. Mais, sitôt l’avaient-ils reconnu, il était parti. Ou plutôt, il était toujours là, mais d’une manière différente. Il leur restait le pain qu’il leur avait donné. (Luc 24, 13-35).