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Paradis ou enfer

Les premiers chrétiens avaient la ferme conviction que Jésus était vraiment présent dans l'eucharistie, que le pain et le vin étaient vraiment son corps et son sang. La coupe était coupe de salut : en elle, le Sauveur venait vraiment à eux;

"Quant pourrai-je rendre à YHWH tout le bien qu'il m'a fait ?
Je lève ma coupe des secours
Je crie au nom de YHWH …
Pour toi je fais le sacrifice de remerciement
Je crie au nom de YHWH."
(Psaume 116, 12-13.17)

Ce psaume est repris dans les liturgies chrétiennes partout dans le monde et, partout, les chrétiens reconnaissent l'eucharistie comme la "coupe de secours et le sacrifice de remerciements".

Mais la coupe qui sauve peut aussi se révéler coupe qui juge.

"Ainsi, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur de façon indigne sera accusé du corps et du sang du Seigneur. Que l'être humain s'éprouve lui-même, et qu'il mange alors de ce pain et qu'il boive de cette coupe, car celui qui mange et boit,  mange et boit sa propre condamnation s'il n'a pas distingué le corps" (1 Corinthiens 11, 27-29).

On ne prend pas la coupe des secours distraitement ou à la légère. Au contraire, seuls ceux qui sont dignes peuvent boire au Graal. Paul n'exagère pas. Il croit qu'il s'agit d'une affaire de vie ou de mort.

"C'est pourquoi il y a beaucoup de malades et de faibles parmi vous, poursuit-il, et qu'un bon nombre se sont endormis" (1 Corinthiens 11, 30).

Pour ceux qui sont dignes, c'est-à-dire ceux qui savent distinguer le corps du Seigneur dans l'eucharistie, c'est la communion au corps et au sang de Jésus-Christ. Pour ceux qui sont indignes, c'est un jugement. Voilà bien comment agit le Saint Graal.
Même pour ceux qui en sont dignes, boire à la coupe ne va pas de soi.

"Boirez-vous à la coupe qui m'est réservée ?" Jésus

Cette coupe à laquelle Jésus a bu, c'est sa crucifixion et sa mort. Et plusieurs de ses disciples les plus chers durent boire à la même coupe que lui.

Les chrétiens ne redoutaient cependant pas la souffrance comme les autres personnes le faisaient. Pour eux, elle pouvait être un sacrifice offert avec joie. Et de fait, les premiers chrétiens parlent souvent de leurs propres souffrance dans un langage qui révèle qu'ils pensaient au sacrifice de l'eucharistie.

"Moi, je sers déjà de libation, et le temps de mon départ arrive", écrit Paul à son ami Timothée (2 Timothée 4, 6).

Paul était alors détenu à Rome, dans l'attente du moment où lui aussi boirait à la même coupe que Jésus. Néanmoins, il ne protestait pas contre sa souffrance. Comme d'autres chrétiens faisant face au martyre, il se rappelait ce que Jésus avait dit :

"N'ayez pas peur des assassins du corps : ils ne peuvent assassiner la vie. Craignez plutôt Celui qui a le pouvoir d'anéantir et le corps et la vie dans le feu du Dépotoir" (Matthieu 10, 28).

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