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Le monde chamanique

Il existe des chamanismes, selon les cultures.
Le chamanisme a sa propre manière de procéder :
Ses rituels, ses chants, sa cartographie des mondes invisibles, ses modes d’accès – avec ou sans hallucinogènes – et différents esprits « alliés ».

Malgré quelques légères variantes, les pratiques chamaniques présentent toutefois d’incroyables similarités, dans des régions parfois très éloignées les unes des autres, chez des peuples qui ne sont jamais entrés en contact : la quête d’informations concrètes à travers l’analyse des rêves. L’utilisation de la transe induite ou potentialisée par des musiques et des chants permettant d’accéder plus profondément à ces autres mondes, la communication avec les esprits de la nature, et la nécessité d’exercer des rituels peut être à l’écoute de l’Univers. Car le chamanisme n’est pas seulement une technique, c’est d’abord une vision globale du monde. Une façon d’appréhender l’Univers, et de considérer l’homme comme un élément parmi tant d’autres dans cet espace infini auquel il est – par essence – relié.

En dépit des diverses cultures et de l’adaptation à des environnements contrastés, une volonté commune a alors émergé : celle de chercher à développer les capacités de l’esprit humain pour répondre aux problèmes de santé et de survie des communautés.

« Pourquoi ce savoir chamanique est-il fondamentalement similaire dans différentes parties du monde des cultures premières ?  

Parce que ça fonctionne… Durant plusieurs milliers d’années, grâce à des essais et des erreurs, des peuples vivant dans des situations écologiques et culturelles souvent extrêmement différentes sont néanmoins parvenus aux mêmes conclusions quant aux méthodes et aux principes fondamentaux du pouvoir et de la guérison. »

Parmi les points communs aux différents chamanismes, il y a d’abord cette idée que l’Univers est multidimensionnel, et que chaque monde est habité par diverses formes de vie dotées d’une conscience et d’une sensibilité, avec un langage identique à un niveau subtil.

Dans le vision chamanique, le monde est une monde de non-séparation, d’interrelation et d’interdépendance où tous est imbriqué, où tout ce qui existe a une influence sur tout.

« La réalité matérielle et physique, celle qu’on peut observer par nos sens, est influencée, voir surdéterminée par au moins deux autres niveaux de réalité. Dans cette vision du monde, tout ce qu’il peut advenir dans le plan terrestre à un niveau individuel et collectif, qu’il s’agisse d’une pathologie, d’un événement naturel ou humain ou d’un bouleversement quelconque est forcément le reflet de phénomènes agissant dans d’autres niveaux. Cette vision du monde est holiste, holographique, avec cette représentation que tout est dans tout ou en tout cas que les relations entre toutes les parties sont inscrites à chaque endroit du monde phénoménal.»

Pour voyager dans ces autres mondes, le chamane – de la Sibérie à l’Amazonie – va entrer en transe, autrement dit modifier son état de conscience.

« La modification de l’état de conscience passe par une désorganisation de la manière habituelle de fonctionner du système nerveux, Ce système nerveux est en effet ce qui nous permet de construire notre perception de la réalité. L’image du monde dont nous faisons l’expérience est une image reconstituée à l’intérieur de notre cerveau sur la base des stimuli perçus à travers nos organes sensoriels. La manière de percevoir et d’interpréter le monde est façonnée par le système de croyance de chaque culture.
Le chamane va devoir mettre en œuvre l’une de ces pratiques de l’extase, comme les appelait Mircea Eliade, pour voyager vers un autre plan de réalité. »

Si selon sa culture, et son environnement naturel, les modes d’accès seront différents, l’intention est la même : trouver la cause d’un désordre et demander aux esprits de rétablir cet équilibre perdu dans cet autre niveau de réalité, afin qu’il soit répercuté dans la réalité matérielle. En d’autres termes, le chamane fait appel à l’invisible pour avoir des résultats dans le monde visible.

Ce que les peuples qui ont conservé une vision chamanique du monde appellent « esprit » n’a rien à voir avec ce que nous, Occidentaux, entendons par ce terme. Il ne s’agit pas de fantôme. Il s’agit plutôt de la vibration, de la fréquence, de l’intelligence des plantes, des animaux, des éléments de la nature, avec leurs qualités propres.
Dans le chamanisme, les Esprits sont l’essence invisible de la nature, la source vitale et intelligente qui anime toute chose et avec laquelle on peut communiquer en état de conscience chamanique. C’est ce qui informe et donne forme à la matière. Dans ce vocabulaire chamanique, les Esprits sont, en quelque sort, les qualités naturelles présentes dans la Nature et l’Univers, auxquelles nous faisons appel, On pourrait comparer, par exemple, l’Esprit d’un arbre à un champ vibratoire souche, qui porte toutes les qualités énergétiques de l’arbre, non cristallisées dans la matière. Idem pour les pierres, les animaux, les lieux… Mais dans la vision chamanique, les Esprits sont considérés comme des entités, avec une identité propre, comme nous.

« Que ce soient les devas dans le bouddhisme ou les esprits animaux dans certaines traditions chamaniques,  les esprit sont la personnalisation de l’intelligence de l’énergie de l’univers. Et nous en faisons partie. Nous sommes des esprits qui avons choisi de vivre des expériences dans un univers en trois dimensions. »

Durant son voyage dans les autres réalités, le chamane est assisté par des esprits dits « alliés », gardiens ou tutélaire – plantes, animaux, divinités, ancêtres… - qui vont l’accompagner, l’épauler. Chaque ami invisible a sa propre personnalité, ses propres compétences, ses propres qualités intrinsèques et sa propre fonction auxquelles le chamane peut faire appel. « Sans esprit gardien, il est virtuellement impossible d’être un chamane car celui-ci doit posséder cette source de pouvoir à la fois vive et fondamentale pour surmonter et maîtriser les puissances spirituelles ou non ordinaires dont l’existence et les actions sont normalement cachées aux humains. »

Dans la plupart des cultures traditionnelles, le chamane possède un esprit gardien anima, appelé aussi animal de pouvoir ou animal totem qui agit dans les autres mondes comme un alter ego, une extension de son être, lui offrant ses pouvoirs – autrement dit ses qualités – mais également la possibilité parfois de se métamorphoser.

« Chez les Arunta d’Australie, ils prennent souvent la forme d’aigle-faucon. A l’ extrême nord de la Scandinavie, les chamanes lapons se transformaient en loups, en ours, en rennes et en poissons ; les chamanes sibériens et inuits se métamorphosaient fréquemment en loups. »

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D
J adore 💓 je me reconnais dans ces descriptions a quelques details pres
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M
J'en suis ravie Corine, que tu reconnaisse dans les description :)